Sagittaire et M71 - Nikon 50mm - f/1.8 - ISO 3.200 - 30 prises de vue à 1.9s
Sagittaire et M8 (Lagoon Nebula) - Nikon 50mm - f/1.8 - ISO 3.200 - 30 prises de vue à 1.9s.

1. Choix du lieu et du matériel


L'astrophotographie amateur pose un certain nombre de problèmes liés au matériel et à l'environnement. Le photographe doit choisir un point d'observation et de prise de vue qui ne soit pas trop pollué par la lumière des villes : les faibles points lumineux que constituent les étoiles finiraient par ne pas être visibles. Les astrophotographes consultent un outil comme lightpollutionmap.info pour repérer les meilleurs spots.

Un trépied robuste, un boîtier numérique permettant de photographier en RAW, un objectif correct permettent d'effectuer des prises de vue photographiant le ciel et les étoiles.

2. Pose longue ou empilement ("stacking")

Il est possible, avec un grand angle de qualité, d'effectuer une relativement longue pose (12-15 secondes) et saisir la voie lactée en un seul cliché. Pourquoi ne pas tenter une pose beaucoup plus longue? Parce que la rotation de la terre "fera bouger les étoiles" dans le ciel : c'est ce que l'on appelle un filé d'étoiles. La seule étoile qui subsistera sous la forme d'un point fixe dans l'hémisphère nord est l'étoile polaire puisqu'elle est dans l'axe de la rotation de la terre.

Star trails over Grigna peak
Traînées d’étoiles au-dessus du sommet de la Grigna (2 410 m), Italie.
Photo : Fausto.lubatti / Wikimedia Commons – CC BY-SA 4.0


Avec la photographie digitale, on peut s'affranchir de concentrer tous les efforts sur un seul cliché. On réalise alors au pied plusieurs dizaines d'images de poses courtes de 2 secondes avec un 50 mm par exemple. Ces images sont ensuite empilées avec un logiciel comme Siril qui dispose d'une fonction majeure : le "stacking" d'images.

Le logiciel repère plusieurs milliers d'étoiles dans l'image et empile tous les éléments de détail qu'il trouve dans ces images pour en constituer une seule. Stacker 30 images à 2 secondes de pose revient à constituer une image à 60 secondes de pose.

L'image empilée peut de prime abord sembler trop sombre mais pas d'inquiétude. Les éléments de détails sont présents. Il suffit de les révéler avec un logiciel comme Affinity Photo, Lightroom ou Darktable. Il faudra ajuster un grand nombre d'éléments de l'image de manière prudente : exposition, contraste, tons, balance des blancs, effacer l'arrière-plan, couleurs, bruit, netteté,... pour obtenir une image finale satisfaisante.

3. Dans la pratique


L'installation au crépuscule permet de trouver les repères visuels de l'environnement à photographier et de poser son trépied sur une surface stable. Il suffit ensuite de paramétrer méthodiquement votre appareil :

  • composer l'image,
  • régler l'ISO à 3.200,
  • passer en mode manuel,
  • désactiver le VR (Vibration Reduction) ou Image Stabilization,
  • paramétrer la balance des blancs sur 4000K,
  • miroir relevé (mirror up) pour éviter les vibrations,
  • activer le mode de déclenchement silencieux pour éviter les vibrations,
  • fermer l'oeilleton du viseur pour éviter les lumières parasites,
  • puis, à l'aide de LiveView au zoom maximum, mettre au point manuellement sur une étoile au rayonnement important. Cette dernière étape est cruciale : mettre au point sur l'infini n'est pas assez précis. Il faut ajuster manuellement.
Monture équatoriale Skywatcher avec GoTo
Monture équatoriale Skywatcher avec GoTo.

4. Monture équatoriale motorisée


Pour effectuer une prise de vue avec une pose d'une minute, le photographe devrait s'équiper d'une monture équatoriale motorisée qui permet de contrer la rotation de la Terre et ainsi faire en sorte que le champ visuel fixé par l'objectif reste strictement le même durant la pose.