Le test strip ou bout d'essai est cette bande de papier sensible à la lumière que l'on expose sous l'agrandisseur pour préparer l'exposition finale au format désiré. Il permet d'économiser du papier.
Il existe différentes méthodes pour ce faire. Les papiers photographiques réagissant différemment à la lumière, on teste le tirage sur le même type de papier que le tirage final.
Pour comprendre la méthode proposée, il faut percevoir comment réagit le papier photographique à la quantité de lumière qu'il reçoit.
Sur un bout d'essai, le photographe expose les zones du papier à des temps d'exposition de plus en plus longs.
Imaginons un temps d'exposition de base de 2 secondes. Le temps d'exposition supplémentaire pourrait simplement être de 2 secondes par exemple. SI le bout d'essai a pu être exposé en 7 zones, on aurait donc les zones d'exposition suivantes : 2, 4, 6, 8, 10, 12, 14 secondes.
La progression de l'exposition le long des zones du bout d'essai est linéaire puisqu'on ajoute 2 secondes à chaque zone. Cette méthode n'est pas idéale puisque la manière dont le papier photo réagit à la lumière est logarithmique et pas linéaire.
Si je veux doubler la quantité de lumière que recevra le papier photo sur une exposition de base de 6 secondes, je dois ajouter 1 IL = 1 Indice de Lumination (équivalent à l'EV en anglais = Exposure Value). De 6 on passe à 12 secondes. Si je veux doubler encore, cela fera 24 secondes, puis 48 secondes. La courbe n’est plus linéaire (où l’on ajoute un temps constant), mais logarithmique, car chaque augmentation d’IL correspond à un doublement du temps d’exposition.".
En chambre noire, on n'expose pas habituellement par incrémentations d '1IL (= doublement de la quantité de lumière) mais plutôt en 1/3 d'IL ou 1/2 IL.
En exposant le bout d'essai par incrémentations de 2 secondes de manière linéaire, la proportion de lumière supplémentaire décroit au fil de la progression. Avec une incrémentation en 1/3 d'IL, la progression de quantité de lumière est constante.

Dans la pratique, le photographe effectue généralement des expositions avec des incréments approximatifs de 1/3 d'IL. Il commence par une exposition de base de 4 secondes. Ensuite, il masque progressivement la première zone pour exposer 2 secondes supplémentaires (soit 6s), puis encore 2 secondes (8s), ensuite 3 secondes (11s), 5 secondes (16s), puis 6 secondes (22s).

Le photographe pré-découpe des bandes de papier (1/3 du format initial par exemple) et positionne le bout d'essai sur le margeur à l'endroit souhaité.
Il va exposer la bande de papier à la lumière de l'agrandisseur équipé d'un compte-pose. Cela lui permet de choisir assez précisément le temps d'exposition. Muni d'un morceau de carton de type passe-partout de couleur noire pour qu'il ne réfléchisse pas la lumière, il va masquer progressivement quelques centimètres du bout d'essai exposé pour que la zone non protégée reçoive une quantité de lumière supplémentaire.
Rob Skeoch, sur sa chaîne @stillshootinginblackandwhite présente sa technique de test strip. Il l'effectue au format du tirage pour plus de précision : 
Le principe de ce bout d'essai est de cibler une zone de l'image en particulier et de répéter le test à plusieurs reprises avec des temps d'exposition différents successifs : 4, 6, 8, 11, 16, 22, 32 secondes.

Sroyon Mukherjee décrit ces techniques de manière précise sur son site : exposition et contraste en chambre noire.
On évalue le test strip sous une lumière du jour et de préférence une fois le test strip sec (certains papiers barytés tendent à gagner légèrement en contraste en séchant, en particulier s’ils sèchent à l’air libre). le photographe y recherche :
En chambre noire, jusque dans les années 1960, les photographes utilisaient des papiers à grade fixe. Ainsi, pour un négatif très contrasté, ils pouvaient utiliser un papier photo grade 0 (très doux). Le papier à grade 2 était réservé aux négatifs à contraste moyen. Le papier à grade 4 ou 5 permettait de sur-contraster un négatif trop plat.
Les papiers multigrade contiennent plusieurs émulsions sensibles à différentes longueurs d’onde ce qui permet, en utilisant des filtres allant du jaune (grade 00) au magenta (grade 5) de filtrer la lumière et laisser davantage de lumière verte atteindre l'émulsion dans le cas d'un filtre doux, davantage de lumière bleue dans le cas d'un filtre dur.
Certains agrandisseurs comportent une tête intégrant ces filtres, d'autres nécessitent de positionner des filtres en gélatine sous l'objectif de l'agrandisseur.
Lorsqu'on effectue un test strip, on utilise habituellement le filtre de grade 2 (contraste moyen). Si le négatif nécessite plus de contraste, on utilisera un filtre à grade plus élevé et on effectuera un nouveau test strip puisque le filtre travaille la lumière de manière différente du précédent.
La boutique en ligne de Matthew Koller propose The perfect test strip printer pour 60-90$.
Il permet de réaliser des tests strips localisés et des test strips continus.
Une autre source est le descriptif de montage du DIY Darkroom Localized Test Strip Printer de Todd Barlow:
Dans "Way Beyond Monochrome", Ralph Lambrecht et Chris Woodhouse
publient un plan détaillé d'un Test strip printer à réaliser soi-même. Il est possible de le réaliser avec un passe-partout de couleur noire. Il faudra penser à peindre au marqueur indélébile noir la tranche du passe-partout qui peut apparaître blanche si le passe-partout n'est pas teinté dans la masse. Si votre passe-partout a un côté noir et l'autre blanc, pensez, lors de vos découpes et du montage, à mettre la face noire au contact de l'émulsion photographique :
La technique du split grade consiste à utiliser plus d'un filtre à contraste variable.
Si on utilise un filtre doux comme le 00 ou le 0, il aura pour effet de diminuer le contraste de l'image, de la rendre plus plate. Il mettra en valeur les tons clairs, fera apparaître les détails subtils dans les tons clairs et pourra préserver en partie le détail dans les ombres. Un filtre dur comme le 4 ou le 5
Si on utilise un filtre dur comme le 4 ou le 5, il aura pour effet de renforcer le contraste de l'image. Il noircit fortement les zones très denses du négatif et renforce les zones de transition, met en valeur les textures dans les parties sombres.
En fonction du contraste du négatif, on peut, s'il est équilibré, choisir un filtre relativement neutre en termes de contraste comme le filtre 2 ou 2.5.
Si l'on souhaite diminuer le contraste d'une image trop dure, on ira vers le filtre 1 ou 0.5, par exemple.
Si l'on souhaite augmenter le contraste d'une image trop plate, on ira vers le filtre 4 ou 5.
Une autre technique consiste à utiliser plus d'un filtre mulltigrade pour une photo donnée. On dosera alors subtilement une première exposition au filtre 0 pour extraire de l'image la subtilité attendue dans les hautes lumières, puis une seconde exposition au filtre 4 pour que les transitions et les zones denses de la photo aient le caractère attendu. C'est ce que l'on appelle le split grade.
Pour identifier quelle proportion du filtre doux et quelle proportion du filtre dur on souhaite utiliser, on peut effectuer un test strip en plein format pour chacun des filtres aux temps d'exposition habituels (4, 6, 8, 11, 16, 22 secondes), ou alors combiner les 2 expositions sur la même feuille de papier photo :